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Tarfaya: Une ville de légende ?


Ville du sud du Maroc, à 500 km d'Agadir. Petite capitale provinciale de 7000 habitants.
Située sur la côte de l'océan Atlantique, tribu des Tenka près du cap Juby, c'est l'endroit où la côte africaine se ramifie au sud.
Son climat très venteux fait que le sable envahit la région, ce qui rend le développement de la ville très difficile. Pour l'éviter, des murs ont été construits et une ceinture verte de végétation est en cours de plantation.

C'est un endroit perdu plein de charme, avec une atmosphère marine et entouré de sable et de souvenirs historiques.
Son passé est glorieux. C'était un fort portugais, un point stratégique pour traverser l'océan Atlantique, et il a été occupé par les Anglais au XIXe siècle. L'Écossais Donald McKenzie a créé le site original, la Casa del Mar, qui, pendant le protectorat, s'appelait Villa Bens, en l'honneur d'un soldat espagnol.

C'est la capitale de l'ancienne colonie espagnole du Cap Juby, la zone sud du protectorat espagnol du Maroc, qui se trouve entre l'ancienne colonie espagnole du Sahara et le fleuve Draa.
L'aérodrome de Cap Juby, situé à proximité, était une escale importante sur les lignes de l'Aéropostale entre l'Europe (Toulouse) et le Sénégal. Aujourd'hui encore, ce lieu est une étape du rallye aérien historique Toulouse-Sénégal Latécoère Sud.

En 1958, il est revenu au Maroc après l'indépendance et un musée de la résistance y a été créé pour rappeler cette période.
Tarfaya a été la base de la Marche verte lors de la décolonisation du Sahara occidental en 1975.
La Casa del Mar, une fortification abandonnée sur la plage, a été construite en 1889 par la West African Company, qui y a établi un poste commercial. A marée basse, l'intérieur peut être visité.
En 2004, le monument et le musée dédiés à Antoine de Saint-Exupéry a été créé, un écrivain et aviateur qui était en charge de la base aérienne en 1927 et qui s'est inspiré de la ville pour écrire "Le Petit Prince".

Son développement économique est plus faible que celui de ses voisins Tan-Tan et Laâyoune car elle est éloignée de la route Nord-Sud.
Tarfaya est un centre administratif provincial et possède un petit port de pêche et de commerce qui souffre de problèmes d'amarrage et de drainage du sable.

Le tourisme n'est que faiblement développé. Ses longues plages venteuses attirent les amateurs de planche à voile et de pêche, mais le tourisme dans le désert, avec ses étendues de dunes à proximité, n'est pas encore développé.
A 2 km au sud, sur la plage, on peut apprécier les restes du ferry Assalama, échoué sur la côte.
Les créations en métal et en argent ainsi que les bijoux sont très réputés pour leur artisanat.
Le Moussem de Lamyar, fondateur de la zaouïa du même nom, est très célèbre. Il réunit les tribus de la région.

Que faire a tarfaya

CASAMAR : LA MAISON DE LA MER QUI RÉSISTE ENCORE




À l'époque des explorations maritimes et du développement économique de l'Europe, l'aventurier anglais McKenzie est arrivé sur les côtes de Tarfaya. Il voulait établir un commerce.

Courrier aérien aéropostale




En 1927, au début de la grande aventure pionnière du développement de la poste aérienne et de l'aéropostale (société de transport pionnière à Toulouse fondée par Pierre-Georges Latécoère en 1918 sur l'aéroport de Toulouse - Montaudran), l'aérodrome de Cap Juby est créé à proximité, comme escale de ravitaillement des lignes de l'aéropostale.
Antoine de Saint-Exupéry y est nommé directeur de l'aérodrome en 1927, pour 18 mois.
Il y négocie notamment la libération des pilotes otages avec les tribus sahraouies / maures locales, et écrit son premier roman Courrier Sud.
Le 28 septembre 2004, le Musée Antoine de Saint-Exupéry à Tarfaya a été fondé par l'association Mémoire d'Aéropostale, avec le soutien de la mairie de Toulouse et d'Airbus, entre autres.
Le musée a été inauguré, entre autres, par le célèbre journaliste aéronautique Bernard Chabbert, dont le père a également participé à l'aventure de l'Aéropostale.

MUSÉE ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY DE TARFAYA




En 2004, le musée Tarfaya a été fondé en bordure de l'ancienne piste de l'aérodrome, à 30 m de la plage, avec l'aide de l'Association mémoire de l'Aéropostale et de la Fondation Pierre-Georges Latécoère.
Il témoigne de l'histoire de l'Aéropostale et de son célèbre aviateur et écrivain, avec des maquettes, des photos, des affiches, des documents d'époque, un panneau d'information, un exemplaire original du Petit Prince griffonné par son auteur... avec près de 1 000 visiteurs occidentaux attirés chaque année par ce lieu mythique.
Chaque année, Tarfaya organise le Festival du Prince du Désert, avec des activités de sensibilisation à la protection de l'environnement, en collaboration avec la Fondation Antoine de Saint-Exupéry (présidée par François d'Agay, filleul de l'aviateur auteur).

DES PARCS ÉOLIENS




Le projet de construction du parc éolien de 300 MW de Tarfaya est en cours depuis 2013, dans le cadre d'un partenariat entre GDF SUEZ et l'entreprise énergétique marocaine Nareva Holding.
Son coût estimé à 450 millions d'euros est financé à 80%. Le parc éolien, actuellement en cours de mise en service, représente environ 40% de la capacité totale d'énergie éolienne du pays lorsqu'il entrera en exploitation commerciale et évitera l'émission de 900 000 tonnes de CO2 par an.

LA CASERNE ESPAGNOLE




Bâtiment imposant, il a été rétrocédé à l'armée marocaine en 1958.
Derrière la caserne, le vieux quartier espagnol, bien délabré et envahi par le sable, révèle quelques maisons de cette époque. 
Je me promène dans ces ruines nostalgiques, quand une voix masculine étourdie résonne derrière moi : "Quoi ?  Grâce à ma fausse franchise et à la vraie gentillesse des Marocains, ce faux-pas est vite pardonné !

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